Thaïs Malaspina ♣ Stendhal syndrome

nom → S'il commence à peine à se faire connaître par les new-yorkais, le nom Malaspina est en revanche connu de tous en Italie. Car ce patronyme est celui de l'une des plus anciennes familles de Florence, il est aussi et surtout celui de l'une des actrices les plus en vues en Italie. De là à dire qu'il apporte un parfum de Toscane dans la jungle new-yorkaise il n'y a qu'un pas que je ne franchirai pas. prénom → C'est avec un certain flair que ses parents décidèrent de la baptiser Thaïs, un prénom d’hétaïre, de muse, le prénom de la compagne du Grand Alexandre qui mis à le feu à Persépolis pour se venger de ses anciens bourreaux. Pouvait-on rêver meilleur prénom pour cette flamboyante italienne amoureuse de l'art sous toutes ses formes.  âge → Vingt-neuf ans, l'âge ou commence à regarder en arrière, l'année avant le cap que les grands enfants redoutent de franchir, l'année ou l'on est trop vieux pour mourir comme une icône et trop jeune pour mourir comme monsieur tout-le-monde. date et lieu de naissance → Comme vous l'aurez sans doute compris, Thaïs est née le 10 aout 1937 à Florence, la plus belle cité du monde qui a encore une place toute particulière dans son cœur.  métier → Comédienne, nôtre belle brune fut repérée par un grand réalisateur italien lors d'une pièce de théâtre donnée à Rome qui lui offrit son premier grand rôle au cinéma. Depuis elle a tourné plusieurs dizaines de films et a également commencé une carrière de mannequin.  situation maritale→ Célibataire, le sang chaud et les moeurs libres elle n'a aucune envie d'entrer dans cette prison qu'est le couple. orientation sexuelle → Bisexuelle, bien qu'elle fasse de son mieux pour ne pas mettre en avant son côté homosexuel qui elle le sait serait très mal vu par sa famille en Italie.  traits de caractère → Curieuse, passionnée, joueuse, impatiente, intelligente, observatrice, tolérante, gourmande, généreuse, hyper active, maladroite, franche, rancunière, entière, lunatique, mélancolique, inventive, bizarre. popularité → 60 groupe → 10 Minutes maintheme → The Yardbirds, New York City Blues moodboard → Cliquez ici. avatar → Astrid Berges-Frisbey.

il faut que tu nous en parle, de ton art !  → Enfant prodige dotée d’une imagination débordante, Thaïs se retrouva assez rapidement dans le milieu des arts de la scène. Passionnée autant par la grotesque et la grandiloquence de la « Commedia dell’arte » que par la maitrise de William Shakespeare, le talent de la belle brune fut mis en lumière après que la pièce « Dante prima dell’inferno » (ou « Dante avant l’enfer » en français) dans laquelle elle tenait le rôle de Béatrice. Et c’est durant une représentation dans un théâtre romain, que celle qui incarnait l’amour impossible et interdit d’Alighieri tapa dans l’œil de Baldassare Cominelli, un réalisateur en avance sur son temps, un petit prodige du cinéma italien qui fit d’elle sa muse.

Symbole de la femme sous toutes ses facettes, Thaïs est tantôt douce et frêle, tantôt passionnée, imprévisible et insupportable. Des reliefs qui sont évidemment dues au tempérament de l’actrice, qui s’investit toujours totalement dans un rôle. Depuis son arrivée aux Etats Unis d’Amérique, la brune a refusé une flopée de rôles, pour la simple et bonne raison qu’elles les trouvaient trop lisses, trop simples, pas assez valorisants. Selon elle il est essentiel qu’un acteur ou une actrice vive, incarne son rôle afin que le spectateur puisse ressentir quelque chose.

Cette exigence n’enlève rien au fait qu’elle est une aventurière et qu’elle n’a pas hésité à sortir de sa zone de confort afin de s’essayer à la « Nouvelle Vague » ainsi qu’à ce que l’on appelle « Cinéma de Genre » et qui a encore beaucoup de mal à trouver sa place dans le cœur des critiques de cinéma.

new-york et ses buildings →

« Il y a des villes comme Florence, les petites villes de Toscanes, ou espagnoles, qui portent le voyageur, le soutiennent à chaque pas et rendent sa démarche plus légère. D’autre qui pèsent tout de suite sur ses épaules et l’écrasent, comme New-York, et il faut apprendre peu à peu à se redresser et à voir. »

Griffonna sur l’un de ses carnets le génial Albert Camus peu de temps avant sa mort. Et le moins que l’on puisse dire c’est que cette phrase résume parfaitement la pensée de Thaïs vis-à-vis de la Grosse Pomme. Elle qui a passé toute une partie de sa vie dans la beauté et le calme florentin a désormais un peu de mal à suivre le rythme effréné de cette immense jungle de verre et d’acier.  Elle a toujours l’impression qu’une marée humaine va l’emporter dans un quartier inconnu, que les immenses grattes ciels vont finir par s’effondrer comme de simples châteaux de cartes. Une peur irrationnelle qui vient peut-être de son désamour pour la modernité... une modernité omniprésente ici à New-York.

En Amérique les gens ne sont pas comme en Italie, comme en Toscane, comme dans le bassin Méditerranéen. Les new-yorkais sont nombreux, ils ne font pas attention à qui, à quoi, à ceux qui les entourent, alors qu’à Florence, tous les anciens se connaissent, ils vous observent, parlent de vous, imaginent des choses sur vous… et même si ce n’est pas toujours très agréable, elle pense qu’il vaut mieux être quelqu’un au milieu des mauvaises langues et des vieilles bigotes, plutôt qu’une personne fondue dans une masse d’individualités.

la fabrique → qu'est-ce qu'il en pense de ce délire de Warhol ? Pour ? Contre ? Tremplin ? Chute ?  8 lignes minimum.