(( la malinche ))

nom → ruiz écorché par l'accent américain - c'est rrou iss elle dit dans un sourire mal aligné la clope au bec et les yeux serpent qui se lèvent au bon dieu et fais bien attention, la prochaine fois elle fera pas que reprendre.  prénom → alma aux origines multiples, aux significations abracadabrantes. ça glisse sur la langue, c'est doux et chaud et ça se raccourcit pas - c'est alma et alma point. âge → vingt-sept ans et pas la moindre envie de retenir le temps - qu'il frappe elle a pas la tête à avoir peur des rides et des années en plus, pas le coeur non plus. date et lieu de naissance → seize avril 1939 à santa fe - en garde un accent espagnol marqué et un presque culte à khalo. métier → poétesse dont la plume habile s'habille de l'influence des beatniks - du rythme oral de ginsberg, des odes au féminisme et à la sexualité de diane di prima, abonnée sous le nom de son ex-mari à la revue the floating bear. joint le réel à l'irréel, aux choses qu'on croit percevoir mais qui ne sont pas là. situation maritale→ divorcée depuis deux ans, mariée pendant un temps à un musicien de jazz rencontré dans les bars de harlem, starlette locale au saxophone devenu une extension de lui-même. c'est lui qui l'a demandé - parce qu'elle ne savait pas tenir sa place dans le lit, parce qu'il y a eu deux femmes entre eux. sage depuis et ennuyée par les épousailles. orientation sexuelle → bisexuelle assumée sur un ton de scandale dans ses écrits, dans les quelques coupures de presse parues à son sujet. tombe si vite amoureuse des petits sourires et des yeux à flammes qu'il n'y a plus de place et plus de temps pour les réflexions d'avant - les est-ce que c'est bien est-ce que c'est mal. traits de caractère → solaire, charismatique, enjôleuse, affirmée, libérée, vindicative, arrogante, je-m'en-foutiste, tendre, éclectique, crue, provocante, tranquille. popularité → petit vingt-cinq premier recueil de poèmes tout juste en édition, remanié sans cesse par les maisons qui jugent si ou ça trop obscène (par d'autres qui pensent qu'une femme, si elle ne s'appelle pas dickinson n'a rien a faire avec les proses) alors alma reprend ses pages manuscrites et va chercher autre part, s'égosille, ne changera rien, même pas une virgule. connue sans qu'on sache qui elle est vraiment pour ses quelques bribes de poèmes parues dans un journal indépendant de brooklyn, tous signés ruiz et pas alma. pour les pages piquées d'un clou ici ou là sur les murs de quelques bars avant d'être arrachées. les visages qui se retournent surtout pour son mariage raté, sa figure d'épouse et de femme abominable. groupe → dix minutes. maintheme → killer queen. moodboard → dama alma. avatar → abrielle stedman.

il faut que tu nous en parle, de ton art !  → c'était pas à prévoir - du tout. madame et monsieur ruiz sont des artistes oui, mais pas ceux qui usent des mots ; plutôt portraits d'une patte qui se veut encore en 66 mexicanesque. peintres de portraits pour les familles du nouveaux mexique, n'ont jamais dépassé leurs frontières et ne les dépasseront sans doute jamais. alma elle a été élevée aux figures de judas, aux petits squelettes et crâne trouvés si et là dans les oeuvres de son pays, au symbolisme. mais alma la peinture elle a jamais su faire - ou plutôt jamais terminer. c'est la poésie son domaine à elle - une passion depuis toute petite quand on lui lisait des poésies chiliennes à la neruda ou rojas. les petites confidences sur papier, les coeurs grands ouverts.
elle a commencé à dix-sept ans, tout juste arrivée à new york l'année d'avant, new york qui se faisait secouer par les beatniks. ils sont sa plus grande inspiration, sa plus forte influence - d'abord le cercle des libertins de carr à kerouac en passant par ginsberg et burroughs. puis les femmes du mouvement, fortes et libres, diane di prima jusqu'à hettie jones. alma respire leur poésie, leurs romans rocambolesques, en lit des pages et des pages tous les jours - est abonnée aux revues, fréquente les clubs. sa façon d'écrire se puise aussi dans emily dickinson et whitman - adieu les rimes barbantes et le rythme codé. elle écrit ses poésies comme si elles étaient parlées, comme une vraie confidence, quelque chose qu'elle donne. finit ses phrases brutalement, mélange vers et prose, quelques fois même dialogues internes sortis d'ici ou là, se fiche bien de passer du elle au tu au eux au nous. elle veut que ses mots coulent, chutent. qu'ils frappent et réparent. elle parle de tout alma, d'un ton sûr et certain, tranchant, provocant quelques fois. des femmes et de qu'elles sont belles et mal aimées, de l'homosexualité, de la guerre, de politique, de choses qui n'existent pas ou qui n'existent que dans sa tête. se pique de couleurs, de burlesque, n'a pour seul objectif que de faire réagir, de faire naître sourire ou larmes ou rires ou même grimace et colère.

1957, the woman with short hair (recueil minuscule de cinq poèmes, échec cuisant, presque humiliation)
1958, even stars are too pale for new york (poème unique, publié dans un journal indépendant de brooklyn)
1961, sunflowers (recueil de onze courts poèmes, interdit de publication)
1963, anathema (poème unique contre la guerre du vietnam, n'est jamais paru, a été lu une unique fois lors d'un mouvement d'opposition)
1964, dama (recueil de treize poèmes, refus de parution, certains ont été publiés dans une revue de brooklyn, d'autres affichés brièvement dans des salons)

new-york et ses buildings → new york elle l'a haïe la première fois. la deuxième aussi. et la troisème. santa fe lui a manqué - ses rues toujours animées par la musique et les danses dans des robes à volants, ses murs colorés et son odeur d'épices. à new york on reprenait son accent espagnol, on massacrait son nom. seule là-bas pour toucher un bout de rêve - un bout d'idéal. on le lui a piétiné aussi - dix-sept ans déjà quelques poèmes, cinq en tout, réunis en un livre minuscule. va t'en alma, c'est pas un endroit pour toi. t'espères quoi ? écrire de la poésie ? en vivre ? va donc bosser à l'usine. une femme ça n'écrit pas alma, ni pésie ni romans ni discours de remerciement. alors elle l'a détestée new york, de tout son petit être, jusqu'à en écrire des lignes de rage.
mais new york s'est illuminée aussi - ou alma a su regarder du côté de la lumière. la vie, le jazz, hollywood et ses poupées. et ça lui a inspiré des proses pschédéliques sorties tout droit de ses fantasmes ou de ses aversions. 57 a été son année préférée - parution de on the road de kerouac qui a fait éclater la beat generation. et là new york est devenue superbe habillée dans sa robe de scandales.

la fabrique → c'est quelque chose. quelque chose de fou, de grand. elle s'y sent petite alma, avec son éternelle cigarette et ses mille feuilles manuscrites, au milieu de quelques étoiles montantes. mais bien. toujours présente aux fêtes, aux soirées de déboire. inspirée aussi. gonflée d'imagination - des fantasmes sur pattes, des univers grouillants sous son nez par paquets de douze. fervente observatrice et admiratrice des délurés qui courent l'atelier, de leurs couleurs, de leurs timbres, de leur exotisme. elle peut être incroyable aussi alma parmi eux - effrénée quand l'inspiration la prend, infernale, inépuisable, on la croirait sous acide et p't'être bien que quelques fois c'est le cas. bouge pas bouge pas reste là j'ai besoin de - de bouge pas faut que j'écrive quelque chose. warhol elle en pense rien - ou juste du respect pur et dur, une petite gratitude de s'être retrouvée là au milieu d'une vie éclatante.

comme je m'y attendais, j'en ai pris plein la vue, plein les feels et plein partout. encore un personnage absolument divin, qui dégage une poésie incroyable, qui envoie du lourd et j'adooore ses oeuvres, faut que mae en ait un exemplaire chez elle. en tout cas je te valide avec plaisir ma biche, j'ai tellement hâte de la voir se développer ici ohlalalala.  

marche à suivre→ Mes félicitations membre parfait à en devenir, maintenant que tu as passé le plus dur, il ne reste que de la paperasse à faire pour la suite. Tu vas pouvoir demander des liens et aussi venir squatter le flood sans aucune gêne ! Si tu souhaites créer des pré-liens et des scénarios, c'est dans cette zone que ça se goupille. On te souhaite un très bon jeu, et on t'embrasse très fort.