(( black desperado ))

nom → goûte indienne sur des cheveux obsidiennes ; kaur comme patronyme. et si ces kaur-là vous ont rejeté, parce que maman est noire, maman est américaine, maman n'est pas hindoue, on porte encore leur blase sur le front. on hisse l'inde en étendard, porte-drapeau d'une culture outre-atlantique, pour pas se détacher complètement des autres. pour pas être étrangers dans sa propre famille en plus de l'être dans sa ville.  prénom → zahira, la lumière en arabe. mais si elle est lumière, la gamine est éclair. elle est foudre. elle est la lumière trop forte, trop électrique. c'est elle qui déchire le ciel, son sourire qui annonce l'orage. alors si l'arabe éponyme fait crisser les hommes blancs, c'est aussi parce qu'il est symbole d'un renouveau. d'une autre vie. âge → tout juste adulte, vingt-et-un inscrit sur le passeport, assez pour s'barrer de la banlieue de philadelphie et venir dans l'bronx. alors l'enfant qu'elle était hier commande la vodka au comptoir, seule dans une ville qui n'lui fait toujours pas peur. date et lieu de naissance → detroit la belle, détroit motor city, détroit qui amorce sa crise à venir. puis c'est à detroit l'été, l'été qui tape, l'été qui brûle, l'été zahira. l'été du 26 juillet. elle est loin detroit, maintenant, elle agite la main sous les décombres de la mémoire. métier → gagner des misérables pièces de fil en aiguille, couturière comme la madre. on coud, on coud, on coud à l'usine de vêtements du bronx, et ça paye pas. putain que ça paye pas. on se rêve styliste, on se rêve mannequin, on voudrait dessiner et porter. on voudrait donner vie à l'habit, pas juste le traficoter. on voudrait être plus qu'une petite main à la chaîne. situation maritale→ seule, toujours. les aïeuls la voudraient fiancée, parce qu'elle a déjà plus de vingt ans et qu'il faudrait songer à lui trouver un mec bien. mais zahira refuse le mariage, le couple, leurs institutions. zahira, au delà du féminisme des idées, refuse de se laisser aimer. et dans les millions de rêves qui lui parcourent l'esprit, celui-ci n'existe jamais. zahira, sur bien des points, se hait. alors zahira se pense incapable d'être aimée. orientation sexuelle → elle n'osait pas le dire avant new york. papa n'sait rien, maman non plus. aucun des kaur ne peut affirmer mettre un terme sur sa sexualité. ils la croient folle des hommes. zahira est folle des corps et des âmes, peu importe le sexe, peu importe le genre. pansexuelle, la gamine. un peu timide sur le sujet, le coming out se fait attendre. mais y'a la peur que ça n'passe pas, la peur de s'faire virer, renier, simplement pour ne pas aimer les bonnes personnes. traits de caractère → audacieuse, curieuse, courageuse, susceptible, têtue, sociable, énergique, honnête, opportuniste, sanguine, nerveuse. popularité → 0, si on croit la connaître c'est à cause de son nom. parce que kaur c'est anush, kaur c'est de début d'une gloire dans la chanson. zahira, elle, n'est en rien comme sa cousine. zahira, elle trime à l'usine, elle n'ose pas mettre les pieds à la fabrique. zahira la guerrière, fourmi ouvrière dans ce monde de paillettes. groupe → 0 minute, elle n'est pas (encore) artiste, la gamine. maintheme → four women. moodboard → ici. avatar → imaan hammam.

et ton travail ? → c'est l'boulot d'maman. on trime comme elle, dans une autre usine, dans une ambiance qui nous étouffe toujours plus. c'est prendre l'métro tôt, trop tôt. les horaires qui t'font mourir. la banlieue du bronx, là où on vous colle, les ouvriers et les ouvrières, les mecs qui ont pas assez pour louer loft et sofa à brooklyn. tu couds comme tu respires, zahira. à peine deux mois que t'es là mais tu sais qu'ils te lâcheront pas. que la couture, tu l'as dans l'sang. mais toi, tu voudrais te barrer. toi, tu voudrais styliser les fringues de la fabrique, habiller les jolies filles que tu mates dans les vitrines. ou bien être l'une d'entre elle, poser et sourire, poser et gagner plus qu'une misérable poignée de dollars.
new-york et ses buildings → tu t'es barrée de philadelphie pour autre chose. pour les manifs et les contre-mouvements qu'on t'a promis ; pour cette autre vie, aussi, qu'on t'a décrite. le rêve américain, putain. mais les buildings de new york te paraissent si loin, trop de stations de métro vous séparent, trop d'kilomètres pour que t'aies ne serait-ce que l'impression de faire partie d'la même vie que les artistes qui fourmillent dans ce dédale de lumière qu'est la grosse pomme. et parfois la maison te manque, parfois tu t'dis que t'étais mieux là-bas, avec les tiens. mais tu t'es promis d'rentrer avec des billets, rembourser les dettes que t'as en pensylvannie, rendre les darons et les frangins fiers.
la fabrique → c'est un mirage, warhol. une illusion. une utopie. tu n'le crois pas réel, tu l'penses dérangé mais dérangé dans son génie. un génie de l'art, déjà, tout d'abord. un génie des hommes, aussi, avec sa création ultime : la fabrique ; la fourmilière des artistes, celle-là même où tu rêverais tant de te faire une place. alors si la mégalomanie l'atteint, c'est peut-être pour un bien, peut-être qu'elle deviendra architecte d'une création toujours plus délirante. l'seul truc que tu voudrais savoir, toi, c'est ce qu'il pense que tous ces mouvements révolutionnaires que t'affectionnes tant. t'as peur de l'hypothèse où il les verrait comme obsolètes, t'as peur d'une réalité parallèle où cet homme deviendrait comme les autres. un con.

Qu'elle est belle ta Zahira, un vrai bonheur à lire, ta fiche est très belle, le personnage extrêmement prometteur, bref c'est parfait.
Et puis, c'est merveilleux, les deux Kaur ont du Nina Simone dans leur soundtrack, je suis on ne peut plus comblée ce morceau en plus, honlala.
PS : Chocolatine forever, tout ce que j'ai à dire je t'aime déjà toi

marche à suivre→ Mes félicitations membre parfait à en devenir, maintenant que tu as passé le plus dur, il ne reste que de la paperasse à faire pour la suite. Tu vas pouvoir demander des liens et aussi venir squatter le flood sans aucune gêne ! Si tu souhaites créer des pré-liens et des scénarios, c'est dans cette zone que ça se goupille. On te souhaite un très bon jeu, et on t'embrasse très fort.