stratègique sagesse → erwin & adel

pleurer avec l'envie de rire. se méprendre et s'investir. voir l'heure qui tourne. qui tourne, qui tourne. décision prise à la légère, avec un surplus d'émotions passagères. putain. rendez-vous donné, fait -à refaire, six-mois qu'il était disparu, enfermé (mal venu).
un petit mot de rien du tout.
un endroit. une heure.
et puis quoi, un peu de chaleur n'a jamais fait de mal à personne.

(...) visage qui te semble loin sous un sourire enfantin, tu l'observes en face de toi. arriver - le lion conquérant. bonjour adel. une poignée de main franche. belle. comme on les aime. un rictus acharné, tendre à demi et bien bazardé. j'espère ne pas te priver d'une inspiration quelconque. petite ironie qui s'inspire par le fanatisme et l'intérêt. rien ne sortira de t'es lèvres à ce sujet. (seulement ça). je me suis dis que se balader te ferais un de bien. -finalement autant à toi qu'à moi. on doit avoir des choses à se raconter.

enfantin à demi. agréable confession. semblable qui fait du bien, qui se tient. lui et sa face un peu reconnaissable. content de te retrouver parmi nous en tout cas. sincérité maladive (qui fait peur). ta tête blonde se fait sourire, martyr d'un temps (d'une époque) merdée (merdique). pas qui se font lentement afin de débuter la longue marche - la longue solitude désarmée, appuyée à l'épaule d'à côté. comment tu te sens ? 

roman jails → Adel avait oublié, ce que cela faisait que de pouvoir marcher à l'air libre, sans avoir peur des représailles, sans avoir un temps compté et décompté. D'avoir un peu d'argent, de pouvoir acheter, juste, déambuler sans but précis, sans contraintes.
Il a peut-être une contrainte. Une personne à voir, à rencontrer au détour d'un chariot de carte postales.
Il est là depuis un petit moment Adel, à étudier chaque carte postale en détail. Il a un petit carnet, dans lequel il note des idées. Des compositions de plans, des échelles, des clairs obscurs étudiés, des paysages. Son oeil de dessinateur fonctionne, il en retraces quelques unes à la va vite, écrit d'autres idées.
Dans son carnet, tout est toujours écrit en arabe, pour que seul lui et Tarek soient capable de lire. Ils ont eu la chance d'être instruits, de savoir lire et écrire leur langue, alors autant s'en servir encore. C'est une manière de ne jamais se départager de ses origines.
Puis une voix, il se retourne. La blondeur n'a pas changé, contrairement à son frère, Monsieur Jaeger n'a pas souffert du syndrome de Marie-Antoinette. " Bonjour Erwin." Il lui sourit, range son carnet son crayon, serre la main qu'il lui tend. Il répond doucement : " Non ne t'en fais pas, rien d'irremplaçable." Pas de fulgurance inspirante.
Erwin parle, il parle et explique avec sincérité ce qu'il pense. Il a le talent étrange, incroyable, de parvenir à rendre dans chacun de ses mots, une sincérité et une honnêteté à couper le souffle. Il n'a jamais l'air de porter la moindre once de méchanceté en lui, d'être profondément animé par de bonnes intentions. Adel se trompe peut-être, il ne le connait pas assez. Mais en tout cas, jusqu'à présent, Erwin s'est montré un allié de taille.
Ils se mettent à marcher, Adel l'écoute attentivement, et il lui sourit, grand gentleman qu'il est. " C'est étrange, je crois bien que tu es la première personne à me demander comment je vais." Car oui, tout le monde demande comment c'était, est-ce qu'il a survécu, mais pas comment il va. Tarek peut-être, à demi mots, mais ils ne s'embarrassent pas de toutes ces conventions. Alors il répond : " Je vais bien, je vais beaucoup mieux. Tu avais raison, ça fait un bien fou de se balader, après avoir été enfermé ..." Il lui sourit, le regarde un peu alors qu'ils passent à côté d'un vendeur de meubles. " A quoi as-tu été occupé pendant ces quatre mois ?