karma chameleon → monroe

nom → né graves et mourra sans doute avec ces quelques lettres sur son épitaphe, il a emprunté à la douce marylin son monroe pour jouer de la jupe et des diamants. prénom → allen un fils prodige de déceptions cuisantes au sourire pourtant si délicat. c'est chez l'actrice miss west qu'il a volé le mae sans aucune vergogne. âge → déjà 27 ans, avec l'appréhension certaine d'entrer dans la trentaine sans en comprendre les raisons logiques. date et lieu de naissance → le 10 mars 1939 en plein new-york. métier → artiste aux multiples facettes, créature interdisciplinaire à l'extravagance presque exemplaire. on dira plasticien mais aussi performer et styliste qui mélangeant tout ceci offre un résultat parfois complexe dans ses codes - mais peut-être que la pensée n'est que secondaire, et que seul l'instant présent compte. la claque esthétique. situation maritale→ un célibataire qui tombe amoureux bêtement - bien que moins maintenant. de ceux qui enchaînent les conquêtes pour la petite mort promise, pour un nirvana passager - mais jamais regretté. orientation sexuelle → elles sont divines ces courbes serpentines, elles sont superbes ces femmes aux bouches pulpeuses et scandaleuses. pourtant jamais il ne fut à l'aise entre leurs bras, jamais il ne put les rendre heureuses. homosexuel, un peu combattant pour la cause, un peu extravagant. traits de caractère → superficiel, maniéré, lunatique, impulsif, manipulateur, à l'écoute, observateur, imaginatif, arrogant, révolté, braillard. popularité → l'odieuse créature souffle de doux murmures, new-york l'aime, new-york la déteste, new-york veut la voir vivre, new-york veut la voir mourir - mae elle provoque chez eux comme un élan de confusion. 78, non loin de la renommée mondiale - à viser un jour la planète entière, pourquoi pas l'univers. groupe → précieuses 15 minutes. maintheme → savages. moodboard → fragrances d'horreur. avatar → matthew james lent/pearl liaison.

il faut que tu nous en parle, de ton art !  → genre, sexualité, objectifisation sont les mots qui gravitent autour de ce qu'il fait. lui qui sans cesse danse entre les trois, pique dedans pour le mêler aux disciplines qu'il apprécie tout particulièrement - et ainsi les résultats sont parfois étranges, singuliers, violents ou témoignent d'une poésie peu exploitée chez lui. dit d'avant-garde il secoue, cherche le point de rupture chez le spectateur - le provoque à outrance, veut entendre la porte claquer derrière lui ou voir les passants s'étouffer dans leurs cafés à emporter. le corps est central, le corps est sa matière - qu'il soit au centre des travaux ou non.
cinq ans se sont écoulés depuis sa rencontre avec son agent, freddy. cinq ans se sont passés à faire, donner à voir, à réfléchir dans le meilleur des cas.
lady & gentleman, 1961 - une performance dans un musée qui a fait monter sa popularité, le concept était de tout simplement se présenter vêtu de diverses tenues, de se laisser regarder à travers une vitre. devenir l'être curieux, revenir aux penchants malsains du voyeurisme, se laisser admirer sous toutes les coutures - donner à voir la bascule entre féminin et masculin.
oulala!, 1961
spring gum, 1961
pink is for girl!, 1962
mr. product, 1962 - performance réalisée dans un magasin d'électroménager, son agent a bataillé pour qu'elle puisse s'y produire. vêtue comme une femme d'intérieur au plus classique, maquillage épuré et un tablier au-dessus de sa petite robe colorée. le but de cette oeuvre a été de dépeindre la femme de publicité, elle et son sourire gigantesque qui se vante d'avoir l'aspirateur de l'année. alors mae a répété les quelques slogans, le corps de la femme robotisée s'est ainsi révélé. répétant, répétant encore, mouvements accordés à ses gestes, présentant à l'auditoire les produits jusqu'à ce que son corps se disloque, poupée de chiffon, tombée sous le poids de ses obligations. pourtant et jusqu'à la fin, ses yeux sont restés ouverts, presque illuminés et jamais le sourire ne s'est effacé - tiré jusqu'à ses oreilles.
venus, 1962
(don't) touch me, 1964 - un retour en force après une année vide de tout. Le concept de la performance consistait en une déambulation au sein d'une agence de publicité, la dénonciation du traitement des femmes à travers un simple dispositif. d'autres artistes/personnes demandées devaient s'enduire les mains de peintures de couleurs différentes, et toucher mae lorsque celle-ci passait devant eux, vêtue d'un tailleur blanc. traces de mains se voyaient alors sur son corps, se mélangeaient pour donner tant une vision d'horreur qu'une oeuvre plastique. véritable outrage, le public s'est peu à peu réduit au fur et à mesure - cependant son nom dans les journaux s'est vu répété à bien des reprises.
hypersomnia, 1964
exhibit me, 1964
you mean, a woman can open it?, 1965
sweet war, 1965
flesh, 1966 - une série de photos en collaboration avec manuel flores.

new-york et ses buildings → il la trouve fascinante, dérangeante, singulière et à la fois à mourir d'ennui. new-york bouge, se meurt à la fois, accueille en son coeur monstres et êtres factices, elle fait découvrir et arrondir les pupilles un peu plus.  elle est belle, chantante, piquante, diversité est le mot qui aurait dû lui être donné - et hypocrisie en second.
la fabrique → un temple où warhol est érigé en dieu à vénérer. égo surdimensionné qui surplombe toute la ville, il a cependant su trouver un amusement - presque un ami tant ses paroles se veulent censées, et à la fois pompeuses à outrance. il l'aime cette fabrique, elle est grandiose cette fabrique - et il y passe des heures, parfois des nuits lorsque les idées fusent, toujours maquillé, toujours accompagné d'une robe, d'un tailleur et de cheveux ondulés. plus personne ne s'étonne depuis de la croiser rongée par la peinture, les mains parfois blessées par des tentatives un peu brutales pour déformer divers matériaux. sa place y est - et y rester est vital.