nom → Kaur, un nom aussi étrange qu'il est bref, de ces noms qui claquent dans les oreilles qui n'en sont pas familières, et que l'on épèle mille fois.
Il traduit ses origines indiennes, fille de deux immigrés.
prénom → Anushka, là encore, les consonances révèlent une part de son identité avant même qu'on la rencontre. Les privilégiés détiennent le droit de l'appeler Anush, les intimes susurreront Nushka, avec une douceur qui lui est étrangère.
âge → Vingt-huit ans qu'elle traîne ses bottes sur terre, gueulant si qui ne lui accorde pas le crédit qu'elle estime mériter, un étrange mélange d'adolescence rebelle et d'une distance toute adulte, alors que chez elle s'entremêlent un fier désir d'indépendance et l'esprit blasé.
date et lieu de naissance → Née dans une cité pauvre de Detroit le 18 août, elle est une fille de l'été, sang chaud.
métier → Qui aurait prédit que la petite Anushka, destinée à poursuivre le travail de tapissière d'ameublement de ses parents, finirait où elle est aujourd'hui, chanteuse folk montante, s'accompagnant de la douce mélopée d'un sitar, instrument qu'elle a appris de son père.
situation maritale→ Nul ne le sait, pas même elle peut-être. Nushka, personne ne l'a et elle n'a personne : on la fréquentera peut-être, un temps, jusqu'à ce qu'elle pique une colère et s'en aille. Actuellement, elle partage ses nuits avec Beldam, dans une relation suffisamment libre pourtant pour que l'un comme l'autre puisse les partager avec d'autres.
orientation sexuelle → Hommes comme femmes trouvent leur voie vers le cœur et le corps de Nushka, qui aime comme elle vit, papillonnante et passionnée.
traits de caractère → En quelques mots, Anushka est difficile. C'est une tornade, elle emporte sur son passage tout ce qui refuse de s'y plier. On la dit diva, on pense qu'elle a pris la grosse tête une fois le succès venu, mais c'est se tromper : elle est comme ça, Anush. Elle crie, elle tape du pied, pique des colères sans nom mais surtout sans importance. Elle est libre, elle veut être libre, et aujourd'hui son émancipation passe par un besoin d'affirmation exalté. Bien sûr, sa passion est aussi sa force, car elle n'a pas de demi-mesure dans ce qu'elle entreprend.
popularité → 55, petite étoile montante de la folk new-yorkaise, que seul son mauvais caractère peut retenir, car lorsqu'elle joue, elle n'est que douceur, offrant un contraste saisissant.
groupe → ici.
maintheme → Wild is the wind moodboard → Watch her disappear.
avatar → Golshifteh Farahani ma reine.
il faut que tu nous en parle, de ton art ! → Gamine de Detroit, elle a grandi dans un milieu très musical, puisque son père jouait, lui aussi, du sitar en amateur. Enfant, elle s'inscrit à la chorale du quartier, une activité comme les autres, pour être avec ses copines plus qu'autre chose ; mais elle ne l'a plus jamais quittée. Dans l'obscurité de sa chambre, elle joue du sitar et s'accompagne de sa voix douce et un peu rauque, sur des textes un peu niais qu'elle écrit pour passer le temps. Jamais Anushka n'aurait pensé devenir chanteuse - jamais même, elle n'en aurait rêvé. Pourtant, lors d'un concert en 1962, elle est repérée par un producteur de Fortune Records, célèbre label de sa ville natale, spécialisé dans le blues et la folk. On la fait monter sur scène, on lui compose des morceaux, on lui fait éditer un album résolument folk, toujours au sitar, instrument en vogue (car le hasard fait bien les choses). Et puis, on la fait partir pour New-York, où sa carrière se développe jusqu'à ce jour.
DISCOGRAPHIE1962 : ten ballads (album de reprises et quelques compositions originales)
1963 : witchcraft
1965 : kavita/poemnew-york et ses buildings → New-York, elle l'aime, elle la déteste, selon les jours et l'humeur. Pour une gamine de Detroit, désert urbain, la grosse pomme c'est un tout nouveau monde à appréhender. Chaque jour, c'est un nouvel endroit, une nouvelle découverte, et sa soif de la vie ne peut qu'être assouvie. Après trois ans, il y a de nombreux aspects de la ville qu'elle ne connaît pas, et bien sûr, ça l'excite : on peut atterrir dans des endroits insolites sans même les chercher, à tout moment. Elle est comme une enfant dans un magasin de bonbons, elle court partout, perpétuelle exploration des richesses de l'endroit. Bien sûr, elle le cache, attachée à son personnage un peu blasé, jamais satisfaite. Et parfois elle s'épuise, et tout ce que voudrait Anushka, c'est un peu de simplicité ; pas de trajets interminables pour aller d'un endroit à l'autre, pas besoin de cacher un plan de la ville dans son sac à mains.
la fabrique → Ca fait pas plus d'un an qu'elle traîne par ici, mais l'endroit lui plaît. Elle aime observer les uns et les autres, dans leurs manières un peu dingues d'être eux-mêmes, d'être fêlés, comme une brisure dans un vase dont s'écoule une douce folie. Ici, d'ailleurs, elle se plaît à faire des vagues, donnant son avis avant qu'on le lui demande, comme un coup de pied dans une fourmilière. Bien sûr, elle fait du bruit ; mais au fond, elle aime par dessus tout traîner ici, écouter les gens parler de leur travail. Faire la fête aussi, boire jusqu'à l'aube, fumer clope sur clope en se lançant dans des débats sans fins, de ceux où l'on tape du pied et où l'on parle avec les mains. D'Andy, elle ne pense pas grand chose - elle ne le connaît pas suffisamment. Mais son omniscience un brin mégalomane fascine Anushka, qui lui accorde non pas de l'admiration, mais une bonne dose de respect.