rappels artistiques → courants artistiques, pop-art

le pop art → Les artistes pop art estiment que l'histoire de l'art est arrivée à son terme : les artistes de l'école de New-York ont exprimé tout ce que l'abstraction avait à offrir, et la quête pour se détacher de la reproduction du réel est finie.
Les artistes pop art estiment donc 3 choses :
- Il faut se réapproprier l'objet en général
- Il faut revenir à la figuration des choses du réel et abandonner l'abstraction
- Il faut décloisonner les arts
Pour réussir cette vaste entreprise, ils vont venir puiser dans l'immense nouveau répertoire iconographique qui est à leur disposition avec l'émergence de la société de consommation, dans les années 50. Tout y passe : publicité, film, couverture de magazine, tract de campagne présidentielle et autres pochette d'album, drapeaux, comics, ou encore boites de conserves, de préparation instantanée ou de céréales. Les artistes pop art affirment leur pouvoir et leur droit à récupérer toute l'imagerie populaire dont ils sont entourés.
Ils réfléchissent autour de grandes figures comme celle du président Kennedy, symbole du renouveau américain puis assassiné en martyr, ainsi que des acteurs et actrices, sortes de héros mythologiques des temps modernes.
Surtout, ils veulent briser les limites entre la vie et l'art, séparer les beaux-arts de la rue. Cette vie qui les intéresse, c'est une vie facile, qui est mise en avant par la publicité. C'est le matérialisme, le consumérisme et le capitalisme qui les intéressent.
Les artistes du pop art utilisent tout type de support : de la peinture de chevalet à la sérigraphie, de la photographie à la sculpture, du film au happening, ils ne négligent aucune forme d'art.
Cependant, les artistes du pop art sont souvent doués d'un vrai sens de l'ironie voire de l'humour. Ils ne critiquent par la société, il n'adulent pas la surconsommation : ils la montrent, l'exposent, la décomposent, la décortiquent en s'en amusent, mais jamais il ne jugent. Ils sont résolument optimistes. Par la répétition d'un motif, ils le ridiculisent et lui font perdre son sens. Néanmoins, les pop artistes peuvent avoir également une orientation politique : ils rendent compte des troubles de leur temps.
Pour citer Hamilton, un des pères londoniens du pop art, on peut définir le pop art comme "Pop Art is: popular, transient, expendable, low-cost, mass-produced, young, witty, sexy, gimmicky, glamorous, and Big Business" ce qu'on pourra traduire en "populaire, éphémère, jetable, bon marché, produit en masse, séduisant, plein d'astuces, et qui rapporte gros ".
Les artistes les plus importants du pop art sont Warhol, par le champ extrêmement large des arts qu'il a étudiés, Rauchenberg pour son orientation politique, et Lichenchtein par son étude des comics.

l’expressionnisme abstrait → Ce courant artistique est né fin des années 40 grâce aux surréalistes, et dans notre cas, se termine courant des années 60. Le principe de l’expressionnisme abstrait consiste en l'abstraction extrême, les très grands formats, la référence aux amérindiens et la rapidité gestuelle automatique des artistes. Aucun sujet principal ne ressort de ces toiles, le but est de créer un nouveau langage.
Dans expressionnisme abstrait, on note deux voies :

- l'action painting avec Pollock, Kline, De Kooning et Motherwell. Rosenberg, un critique, parle de ce courant en ces termes : pour chaque peintre américain, il arriva un moment où la toile lui apparut comme une arène offerte à son action, plutôt qu'un espace où reproduire, recréer, analyser ou "exprimer" un objet réel ou imaginaire. Ce qui devait se passer sur la toile n'était plus une image mais un fait, une action. Chaque coup de pinceau est donc chargé d'une émotion, d'une force, le corps est aussi pris dans l'oeuvre artistique. Il exprime ses sentiments plus qu'il ne les illustre.
- le color-field avec Rothko, Clyfford Steel et Barnet Newman. C'est une peinture qui met en avant de vastes plages lumineuses, qui ont pour but de provoquer une méditation, voire une transe religieuse chez celui qui regarde. La notion de scénographie est extrêmement importante, comment faire pour que le spectateur soit happé par l'oeuvre. La performance corporelle est laissée de côté, le color-field s'inscrit ainsi en quelques sortes en réponse à l'action painting. Ils sont contre la gestualité, on cherche quelque chose de calme et la saturation des couleurs pour imprégner le public.

le nouveau réalisme → Les artistes du nouveau réalisme veulent se réapproprier le réel, en un recyclage poétique du réel urbain, industriel, publicitaire. Ce courant commence en 1960 et s'établit uniquement en France. De la même manière que le pop-art, ils utilisent les objets et les images de la vie réelle. Cependant le nouveau réalisme a une posture plus contestataire et politique. Parmi les nouveaux réalistes les plus connus on trouve notamment Arman (contestation de la bourgeoisie), César (contestation de la société industrielle), Nikki De Saint-Phalle (contestation de la place de la femme de la société), et touchent à tout, on y trouvera ainsi de la peinture, de la sculpture, etc.

le minimalisme → Né en 1965, il fait partie des courants artistiques les plus proches de notre période. Le minimalisme est une réaction au débordement de l’expressionnisme abstrait, et à la figuration du pop-art. L'idée est de chercher un juste milieu entre les deux. Il est créé entre autre dans un souci d'économie de moyens, on veut atteindre la plus grande objectivité possible en donnant un caractère impersonnel à l'objet (souvent ils sont fabriqués par des industriels et les artistes ne donnent que les plans). L'artiste lui ne livre que le concept. On parlera de Donald Judd, créateur des specific objects, des objets qui ne sont ni de la peinture, ni de la sculpture, ni de l'architecture. On questionne l'espace du spectateur avec ces objets spécifiques.

land art → Ce courant se voit tout juste naître dans les années 60, ce sont véritablement ses prémices et non pas encore son affirmation. Le land-art, comme son nom l'indique consiste en l'utilisation du paysage pour en faire de l'art. L'intervention est de grande ampleur et modifie ainsi la nature que nous avons l'habitude de voir. Ainsi nous trouverons plusieurs utilisations, qu'elles soient naturelles ou non. Robert Smithson a été le premier à en faire, avec Yucatan Mirror Displacements (1-9) qui est une série de 9 épreuves chromogènes. En quelques mots, Smithson a posé des miroirs dans la nature au Mexique qui transforment le paysage et permettent de créer des images multiples, le paysage est ainsi altéré sans être véritablement altéré, le regard a un rôle majeur.