so glad. (césar)

Invité

fierté.
bonheur.
joie.
son nom griffonné en tout petit sur un article pas plus grand, dans un journal feuilleté par la plupart des gens. césar st clair qui l'a inspiré, bien qu'un peu trop de façon négative. c'est un personnage exubérant que dépeint lou birds ; un personnage au caractère bien trempé, au jeu d'acteur excellent mais avec qui les dialogues sont houleux et difficiles à mettre en place.
qu'est-ce qu'elle en sait, lou, qui ne l'a jamais côtoyé ? elle en sait qu'elle a regardé chacun de ses films pour se faire une idée du genre de personne qu'il était, et qu'elle s'est renseignée dans d'autres papiers du même acabit. et sa critique a été jugée assez pertinente pour être affichée (en tout petit, en lettres fines et rapprochées) dans un journal.
lou a l'impression de flotter.
si l'idée d'être connue et d'habiller toutes les lippes de ces gens de la haute n'est absolument pas sa priorité, l'idée d'être écoutée et lue par quelques milliers de personne (et que son avis compte) la transporte de joie. elle décide de s'octroyer une petite pause dans un bouiboui du coin pour fêter ça avec elle-même. elle est tentée d'aller trouver miguel pour le lui annoncer mais n'a clairement pas envie de traverser une bonne partie de la ville. elle pénètre dans un de ces cafés-concerts qu'elle apprécie tant pour leur diversité, pour leur ambiance et pour leur esthétique particulière. greenwich village est l'un de ses endroits préférés à new-york. si lou n'est pas douée d'un talent particulier pour tout ce qui est artistique – parce que le maniement des mots apparaît toujours comme basique et élémentaire – elle apprécie néanmoins de pouvoir glisser ses opales sombres sur les merveilles dépeintes par d'autres.
elle s'installe à une table décorée de bouts de papiers griffonnés et dessinés, quelques petits mots écrits anonymement et quelques dessins faits du bout de la main placardés sous une surface en verre pour les protéger. ses prunelles passent et repassent sur ce petit bout de vie qu'elle espionne avec grand plaisir, avant qu'elle ne se lève pour demander un kir royal. elle mérite bien ça, se persuade-t-elle. et puis quelques bougonnements et ronchonnements attirent ses oreilles affûtées à pénétrer dans les sphères les plus intimes pour y dénicher les quelques ragots les plus récents.
elle n'en croit pas ses yeux.
c'est césar st clair en chair et en os.
c'est césar st clair qui râle, en pointant du doigt un article – sans doute, sans narcissisme ou égocentrisme, s'agit-il du sien.
- que lui reprochez-vous ?
elle demande en s'avançant, papillonnant quelques secondes des cils. elle fouille dans son sac à main trop petit pour en sortir une sucette qu'elle glisse entre ses lèvres, alors que son kir lui est servi à quelques centimètres de là – avec une petite serviette.
- vous êtes césar st clair, n'est-ce pas ?
elle demande en tendant la main. elle est tentée, lou-joueuse, de se présenter sous une fausse identité. de faire sa connaissance et d'écouter ses critiques sur les mots qu'elle a écrit à son encontre dans un anonymat total et sans les politesses qu'il convient d'employer quand on sait se trouver face à l'écrivain de cet article assassin. mais lou n'est nullement gênée de faire face à cet homme qu'elle si habilement critiqué, plus pour son art à améliorer que pour sa façon d'être.
par contre, lou est quelque peu intimidée, si tant est que ce soit possible. cet homme charismatique au possible lui donne envie de s'allonger sur le bar pour obtenir plus que quelques œillades. pour avoir droit à quelques confessions sur l'oreiller. pour connaître l'homme derrière l'acteur.

Invité

ce n’est que quand tu es à ton troisième whisky que jim, le barman, te sort un journal, pointant de son doigts graisseux un article. une critique, signée miss Birds, qui si tu en crois jim parle de toi. alors tu bois une gorgée, et tu lis d’abord en diagonale, puis chacun des mots avec attention.
un ricanement mauvais t’échappe. l’ego mis à mal par les quelques lignes, l’ego qui n’accepte pas la moindre critique sur ce qui fait ton monde. t’es habitué, pourtant, à ce qu’on dénigre tes états d’âmes, tes airs de diva et tes excès en tout genre. mais que l’on s’en prenne à ton talent d’acteur, ça passe de travers, ça se coince au milieu de ta gorge et ça te fait ruminer. ça te fait grommeler quelques jurons en espagnol, et ça te fait avaler ton verre d’une seule traite. tu en commandes un autre, tu fronces les sourcils, tu te plains à jim et tout ceux qui veulent bien l’entendre. et c’est une femme qui s’approche, ouvre la bouche et accapare ton attention. jamais vue, ni ici, ni ailleurs.
yeux sombres et cheveux de jais, regard de panthère. entre ses dents se glisse une sucette que tu te sens obligé de suivre du regard, comme un appel à des idées qui n’ont pas lieu d’être. elle tend la main, sait pertinemment qui tu es et tes yeux clairs n’ont pas quitté les siens, aucun mot n’est encore sorti de ta bouche.
c’est exact... et vous êtes ?
réponds-tu alors que tu te saisis de sa main, le contact s’éternise par ta faute, et c’est lentement que tu relâches ses doigts.
c’est sa médiocrité, que je lui reproche. son manque d’approfondissement. on n’attaque pas un homme sans le connaître, en se basant sur de simple supposition.
affirmes-tu un sourire en coin. la femme a commandé un kir, tu la détailles longuement avant de continuer.
que fêtez vous ?
ce sont tes yeux qui réclament une autre réponse, peux-tu te joindre à elle.

Invité

lou a déjà eu maintes fois l’occasion d’admirer la beauté spectaculaire de césar st clair depuis ses films. si le talent d’acteur est parfois contrebalancé par des gestes déplacés, par une légère maladresse, cet homme l’a fasciné dès le premier regard. alors se retrouver face à lui, c’est à lui donner le tournis.
elle fait pourtant bonne figure, le dos droit, les opales pétillantes d’une curiosité toute journalistique – et un peu plus malsaine aussi, petit jeu qui commence et qui fait frétiller le palpitant – et essaie de maîtriser les tremolos de sa voix. mais lou n’est pas femme à être impressionnée par la présence d’un service trois-pièces particulièrement influent dans la salle.
c’est exact... et vous êtes ?
les mains se joignent – contact qui électrise, contact qu’elle refuse de briser. quand il relâche sa main, elle ressent encore quelques frissons qui remontent le long de son bras et c’est comme s’il ne l’avait pas lâchée.
elle n’avait jamais rien cru à ce sujet… sur l’espèce d’aura d’un charisme ahurissant qui entourait cet homme. sur le fait qu’on avait les jambes flageolantes à se trouver à ses côtés, que l’on perdait ses mots avant de perdre sa petite culotte.
lou n’est pas comme ça. lou joue sur la provocation en faisant tourner et retourner sa sucette cherry entre ses lèvres pulpeuses. puisqu’il la déstabilise tant – et qu’elle se refuse à finir nue sur le bar – elle décide d’en faire autant.
- une admiratrice.
elle ronronne d’une voix suave, petit clin d’œil en bonus.
et la remarque colérique de son homologue lui arrache un petit rire, alors que ses sourcils se haussent.
c’est sa médiocrité, que je lui reproche. son manque d’approfondissement. on n’attaque pas un homme sans le connaître, en se basant sur de simple supposition.
elle hausse légèrement la tête. haut. bas. lentement. elle plonge ses opales sombres dans celles de ce monsieur st clair, énigmatique, enjôleuse.
- elle ne vous connaît pas alors… ? mais qui ne vous connaît pas ?
elle joue expressément sur les mots. parce qu’on peut en apprendre beaucoup sur quelqu’un rien qu’en regardant sa gestuelle, ses mimiques, sa façon de bouger. de parler. de rire. d’exploser.
et si césar joue des rôles, sa personnalité transparaît néanmoins dans ses films… et surtout dans ses apparitions publiques.
que fêtez vous ?
- notre rencontre…
elle susurre, lou, en le dévorant du regard. le jeu n’est pas terminé, et elle espère bien que la conversation s’éternisera. elle croque avidement sa sucette pour ne laisser qu’un bâton blanc sur le bar, prenant son verre et invitant la célébrité à la suivre à la table du fond.
- n’apprécieriez-vous pas un peu d’intimité ?
elle suggère, s’amourachant des sens cachés qui s’additionnent par milliers.
oh, l’idée de finir entre ses bras et entre ses draps n’a rien de choquant pour lou brids. néanmoins, elle préfère s’amuser à ses dépends et apprendre à connaître réellement ce curieux personnage… pour peut-être finir par changer un peu le fond de sa critique, qui sait ?

Invité

une admiratrice, c’est ce qu’elle répond en ajoutant un clin d’œil, jouant avec sa sucette comme pour déstabiliser le mâle dominant encore endormi. tu souris doucement, tu réponds à ses questions sans le moindre filtre. tu es habitué aux critiques, aux bonnes comme aux mauvaises, mais les noms qui figurent en petits caractères tu les as côtoyé au moins une fois. et cette lou birds, c’est bien la première que tu en entends parler. alors tu n’acceptes pas, peut-être parce que tu es dans un de tes mauvais jours, ceux où la diva prend possession de ton corps et tu n’es d’accord avec rien. la femme te flatte, joue de sa voix et roucoule. qui ne te connaît pas, c’est exact, depuis des années tu t’es fais une place parmi les plus grands, tes talents d’acteurs trop souvent effacés par tes frasques. tu n’as jamais su rester à ta place. toujours un mot plus haut que l’autre, toujours trop de femmes à ton bras ou dans tes draps, toujours trop saoul. d’ailleurs tu récupères le verre servi par jim, tu en bois une gorgée avant de t’intéresser à ce qui amène cette femme dans ce bar. c’est à votre rencontre qu’elle veut trinquer. la flatterie toujours de mise, tu ne peux réprimer un nouveau sourire. ses dents crissent contre la sucette qui finie en morceau dans sa bouche, ça aurait pu te tirer une grimace tant ton imagination se faisait débordante. tu es surpris quand elle prend les devants, te proposant un cadre plus intime -la table du fond. comme si elle lisait dans tes pensées, l’intimité c’est tout ce qui t’intéresse. et tes yeux se font gourmands sur sa chute de reins alors que tu la suis. tu la laisses s’installer avant de prendre place juste à côté d’elle sur la banquette, tu lèves ton verre pour qu’il tinte contre sa flûte.
à notre rencontre !
sourire charmeur, tu la bouffes de tes yeux clairs. détaillant ses traits un par un, t’arrêtant un instant sur ses lèvres -trop longtemps- puis sur son décolleté, moins longtemps. tu passes une main dans tes cheveux avant de poser ton verre et de laisser ton corps s’enfoncer dans la banquette. un ricanement t’échappe.
les hommes n’ont d’yeux que pour vous. ajoutes-tu alors que tu regardes autour de vous, soulignant ainsi la véracité de tes propos. qui êtes vous ? ... d’où venez vous ?
nouveau sourire.

Invité

lou, ce qu'elle aime, c'est d'être surprise.
que les gens aient un comportement totalement différent de ce qu'elle envisageait.
le souci ? ça n'arrive presque jamais.
parce que lou est très douée pour comprendre la façon dont les gens réagissent. pour l'anticiper.
parce que lou connaît la manière dont fonctionnent les relations et l'orgueil de tout un chacun. les stars dans le genre de césar st clair ne sont pas différentes… ils sont mêmes pires.
et tout ce que lou a pu glaner comme informations sur le brun ne font que prouver ce que les journaux scandent inlassablement. elle le sait irrémédiablement attiré par sa comédie provocatrice, la même qui lui sert tant et tant pour aider miguel dans la rédaction de ses articles, ses relectures orthographiques ou même pour ses relectures complètes – des informations fausses, des informations mal perçues que lou a pu corriger.
et pourtant, césar la fascine.
même s'il est tout ce que lou exècre. parce qu'il n'est pas intéressé par ses douces palabres ou par son intellect. il veut son corps. parce qu'il est bien trop amouraché des flatteries que lou déblatère encore et encore, comme quelques milliers de bout de pain jonchés sur un chemin terreux pour retrouver sa trace.
à notre rencontre !
oh, lou aime son sourire.
oh, lou aime sa manière d'apprécier la vie.
il ne fait pas toujours ce qu'il faut – elle en est persuadée – mais il a un côté diablement attachant qu'elle n'arrive pas à repousser loin de son esprit.
elle pousse son verre contre celui de monsieur st clair, toujours à moitié étonnée qu'il ait accepté de lui parler plus longuement alors qu'il est si célèbre – et elle, en comparaison dans son statut de fan, si insignifiante.
les deux verres tintent en chœur, écho romantique inexistant. la fête.
elle lui rend son sourire charmeur, capte avec rapidité le chemin que prennent ses yeux. commencer par les lèvres est une bonne idée, et il gagne un point.
les hommes n’ont d’yeux que pour vous.
elle hausse nonchalamment les épaules.
- et les femmes n'en ont que pour vous. nous serions un couple que les paparazzis s'arracheraient.
elle ricane. elle est certaine, lou, que le mot « couple » a tendance à le faire fuir en général. et c'est bien là l'un de leur plus grand point commun. parce que lou a des frissons de dégoût à l'idée d'être un jour posée, petite femme au foyer s'occupant des repas – immangeables –, du ménage – oups, des restes de poussière ! – et des enfants – intolérables.
qui êtes vous ? ... d’où venez vous ?
elle lève les yeux au ciel, fait mine de réfléchir. doit-elle réellement lui fournir cette information cruciale ? le jeu doit-il déjà s'arrêter ?
- je viens des environs de madrid, en Espagne.
elle avoue. de toute façon, lou birds n'est pas suffisamment connue pour qu'il puisse deviner son identité avec cette seule information.
- et vous ?
elle demande, avant d'ajouter :
- j'aime beaucoup votre jeu d'acteur, mais je n'en sais pas tant à votre sujet… et je dois dire que je ne manque pas de curiosité.
tout est bon pour en apprendre davantage sur le vrai césar st clair, si tant est qu'il ne joue pas un rôle sous le coup de l'alcool. elle a besoin de se faire son propre avis pour écrire de meilleures critiques, plus véridiques, plus viables puisque vécues. puisque ressenties.
mais césar st clair n'en demeure pas moins un homme charmant que lou brûle de connaître tout entier. pour tout dévorer.

Invité

les hommes, toi inclus, n'ont d'yeux que pour elle.
les hommes sont faibles, face aux femmes qui s'affirment et prennent les devants. tu souris de plus belles à sa remarque. l'image d'un couple que les paparazzi suivraient au bout du monde te plairait presque. mais tu n'as jamais réussis à tenir la cadence que demande un couple, la monogamie n'est pas inscrite dans ton adn. tu enchaînes les conquêtes comme certains bouffent des cacahuètes. tu ne ferai pas un bon mari, encore moins un bon père. l'instabilité étant le maître mot de ta vie.
tu questionnes, curieux. une espagnole, madrilène qui plus est. tu ne l'as pas quitté des yeux, ton corps s'est même rapproché involontairement -ou presque. c'est à son tour de se faire fouineuse. tu ricanes à ses propos alors que tu avales une nouvelle gorgée. ton verre se vide plus lentement qu'à l'accoutumée.
je peux déjà vous dire que nous partageons quelque chose. nos origines hispaniques.
les femmes du Sud comme vous les appelez, ce sont les meilleures.
les plus sanguines.
les tigresses indomptables.
et tu voudrais la dompter cette tigresse. lui en faire voir de toutes les couleurs. que vous froissiez vos draps jusqu'au petit matin. c'est comme ça que tes soirées se passent en général. tu possèdes tout ce que tu désires.
tu as oublié la colère, tu as oublié cette critique.
je n'en ai pas l'air c'est vrai, ni le nom. mais st clair n'est qu'un nom de scène. vous vous en doutiez, j'espère.
seuls les connaisseurs le savent. et tout ceux qui t'ont entendu parler ta langue maternelle.
que celebre usted, realmente ?
que tu continues, sourire tout aussi charmeur.

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