nom → wright qui lui rit au nez, l'ironie palpable des droits qu'elle peine à obtenir - et c'en est devenu une litanie, le nom répété pour ne pas perdre de vue l'objectif final.
prénom → ruth et on se marre encore, la gamine née dans les décombres d'un monde ruthless ; pas de pitié pour les pauvresses.
âge → ici.
date et lieu de naissance → ici.
métier → make-up artist à l'aube de sa carrière, les dés à coudre lâchés pour se couvrir les doigts de poudre et de traces de rouge à lèvres. c'est l'expression d'une artiste sous couverture, le manque de conviction qui l'oblige à se contenter des visages comme seule toile.
situation maritale→ célibataire la liberté absolue et l'incapacité viscérale de se donner, complètement. d'appartenir, entièrement.
orientation sexuelle → bisexuelle sans confusion, débordante d'amour pour l'une comme pour l'autre, qu'il s'agisse de larges épaules ou de tendres courbes. peu lui chaut.
traits de caractère → agressive, déterminée, têtue, intelligente, contradictoire, laxiste, rancunière, impulsive, philantrope (dans le fond), hopeless romantic.
popularité → la dizaine tout juste atteinte, exaltation de voir deux ou trois visages se retourner sur son passage - sans qu'il s'agisse de la
lubricité viscérale, ou des teintes dorées de sa peau qui attirent l'attention.
groupe → zéro minute. maintheme → ici.
moodboard → www. (c'est uc)
avatar → robyn fenty (rihanna)
et ton travail ? → ruth aime son travail autant qu'elle le hait - apothéose de la frustration, plus proche que jamais d'un objectif qu'elle n'espère plus aujourd'hui atteindre. elle qui n'aspirait qu'à déverser le torrent bouillant de ses émotions sur une toile vierge se voit forcée de se contenter des visages et corps des stars qu'elle admirait dans sa tendre enfance, assise entre deux bouteilles de bière et quelques cendriers de fortune. insatisfaction qui gangrène ses artères et laisse l'arrière-goût aigre-doux des
si sur sa langue pâteuse, et la belle s'émancipe tant bien que mal des fantaisies s'agitant au creux de son esprit - pour ne les laisser s'échapper qu'après trop d'alcool, trop de beuh. trop de tout, et pas assez de félicité.
new-york et ses buildings → insatiabilité. c'est ce sentiment séculaire qui s'agrippe à ses os, en dévore la moelle pour mieux l'empêcher de profiter de ce qu'on lui offre. toute sa vie coincée dans les entrailles de la
big apple, crachée dans le bronx et condamner à survivre plus que vivre. et si la ville ne l'a guère acceptée, elle ne l'a pas non plus rejetée - ruth s'est plus souvent vue ignorée par les murs maussades de la cité, errant de quartier en quartier dans l'espoir d'y trouver une étincelle, un fragment de vie que le béton armé n'aurait su étouffer. alors, plus que de la haine ou de l'amour, ruth tremble d'une déception sans égale ; les mythes, contes d'un
american dream qui n'effleure de son doigt cocu qu'une minorité injuste de citoyens, participent à la raideur de ses épaules.
la fabrique → mitige. ruth n'estime qu'il s'agit que de fausse publicité, d'un rêve prémâché qu'on vendrait aux plus désespérés - et pourtant dans le fond c'est son âme qui s'agite, les poils de sa nuque qui se hérissent, à l'idée même de faire une percée dans cet univers aux possibilités infinies. réalisme ou négativisme qui l'empêche de tendre la main, d'effleurer le songe du bout de ses ongles à la manucure toute relative.